Interlaken, I like?

Interlaken. Petite ville inter lacs, propriété du canton de Berne, délicieusement située à l'intersection des lacs de Brienz et de Thoune.

Interlaken, chic bourgade, 5,500 habitants au plus bas de la saison (probablement). S'y balader, c’est rejoindre cahin-caha le centre du monde; là-bas se baladent touristes venus de toutes parts: Asie, Moyen Orient, Europe de l'Est voire de l'Europe tout court.

Pompaples, Milieu du Monde. Interlaken peut lui ravir son titre quand bon lui semble.

Jadis, Pompaples (VD) s'était autoproclamé village Milieu du Monde, car ses cours d’eau – le Nozon et la Venoge – se jetaient tour à tour dans le Rhin, la Mer du Nord et dans la Méditerranée. Aujourd'hui, Interlaken pourrait lui chiper ce titre. Et pourrait aisément faire valoir son cas. 

Interlaken a tout du Milieu du Monde. L’image d’Epinal du parfait helvète: paysage de carte postale, montagnes qui l'entourent, gracieuses, plaines typiques et ambiance montagnarde.  Interlaken est superbement posée au pied des sommités alpines, le village est un lieu de connivence pour rejoindre la Jungfrau, le Harder Kulm, le Schilthorn ou le Stockhorn.  Et dire que le Nozon et la Venoge…

Interlaken devient donc un amoncellement hétéroclite de cultures diverses, bigarrés. Le monde entier y déambule. Corolaire: le Figaro y conjugue son journal en chinois; les restaurants déclinent leur carte en langue arabe; les hôtels battent pavillon saoudien; les vendeurs haut-de-gamme psalmodient dans toutes les langues: l'anglais, le chinois, le russe, l'allemand voire plus si entente.

Ici on parle l'anglais, le chinois, le russe, l'allemand voire plus si entente.

Car voilà, Interlaken, c’est le paradis du luxe. Des marques iconoclastes y exhibent impudemment: Hublot, Cartier, Rolex, Audemars Piguet, Blancpain, etc. En entrant dans l’une des bijouteries, surprise: les employés sont asiatiques; la représentante de Maurice Lacroix, chinoise; celui de Jaeger Lecoultre, japonais; le représentant de Vacheron Constantin, un espagnol polyglotte voire polymorphe, son sourire accapare.

Interlaken, fantastique vivier international, les cultures s'y bousculent.

Interlaken, fantastique vivier international, les cultures s'y bousculent, les différents idiomes tout autant. Avec un point apparemment commun: le pognon.

À Lausanne, Yverdon ou Fribourg, les bijouteries luxuriantes semblent sempiternellement vides, le personnel parait s'y tourner les pouces, joue au solitaire sur la tablette alors que le Securitas scrute les minijupes en goguette, les midinettes se baladent, lèche-vitrine, ah, vivement que mon Prince charmant m'offre une montre à 30,000 CHF.

À Interlaken, les boutiques de luxe (Kirchhofer) sont pleines à craquer, scénario carrément irréel, la cohue, on se bouscule aux comptoirs – la Migros et la Coop paraissent même vides...

On peut s’y balader des heures, à Interlaken, à observer le monde en ébullition.

Qu’on se croirait bien au Milieu du Monde.


Précédent
Précédent

Devinette: je suis, je suis...

Suivant
Suivant

Thomas Müller, antistar frappadingue