Footpolitis

Prenons l'exemple d'un bled, sis dans le Canton. Champvent, nord-vaudois par excellence, ce synode d'arrière-pays, agriculture, vignerons, moutons, 600 habitants depuis sa fusion d'avec Villars et Essert.

Champvent, trois équipes de foot en actifs, deux en juniors: soit environ 100 joueurs contingentés sous l'égide du village. Dans le canton, seuls une poignée d’autres clubs ont autant d'équipes en actifs, nous parlons ici d'illustres voisins: Crissier, Lutry, Nyon, etc. 

Pour un village de la taille de Champvent, est‐ce bien normal? Est-ce seulement raisonnable? Allez savoir.

Ce qui regroupe tout ce petit monde, hormis la joie de toucher la bille, de palper le cuir et de jouer des coudes (sur le terrain déjà, mais hors du terrain surtout – merci la 3e mi-temps)?

L'esprit d'équipe.

Ou encore ce dénominateur commun qu'est l'intégration. Le cosmopolitisme.


A Champvent, entre nos bons Suisses (Mathieu, Loic, Sébastien, Jean-Luc), les nationalités s'entrechoquent: Italiens (Marco, Albino, Matteo), Portugais (Romuald, Jo Carlos), Français (Fouad ou Mehdi), Colombien (Chayanne), Brésilien (Manu), Camerounais (Brice), Espagnol (Adrian) et même l'Erythréen (Kalaeb). Liste non exhaustive bien sûr.

Que serait le FCC sans ces gens, issus d'une immigration, proche ou lointaine? Le club n'aurait jamais trois équipes. Peut‐être ni même deux. Certainement qu'il n’en aurait qu’une seule. Et en 2e ligue: jamais. 

À nos frontières européennes, les joueurs de football se bousculent probablement. Non pas pour courir après le ballon ou encore moins après un verre – mais bien pour leur vie. 


Dans ce monde globalisé qu'est le nôtre, est‐ce bien normal? Est‐ce seulement raisonnable? Allez savoir.

 

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