Alors, t'es Messi ou Ronaldo?

Messi est petit. Ce n'est pas de sa faute mais bien notre forfanterie à nous de l'évoquer, nous quidams de ce monde et bons à rien. Gringalet il l'est (1m68), au moins un peu, mais c'est avant tout un virtuose, il a ça dans le sang (le foot) qu'on le boirait jusqu'à la lie (son foot), tel celui du Christ.

Ronaldo est un grand galet (1m88), sculpté, poli jusqu'à l'imberbe, glabre sous tous bords; l'abdominal tout sauf minable, quatre rangées de chocolat parfaitement imbriquées et en quinconce.  Il est roc, taillé dans la pierre - qui n'a jamais entendu de ses prétendus 1000 abdominaux par jour?

Messi ou Ronaldo, donc. 

L'éternelle question, qui divise. La rivalité, qui engonce dans les pires stéréotypes.  Personne n'est indifférent, tout le monde a son avis et sa préférence, rien n'est neutre, rien n’est impavide.

Messi est un gringalet; Ronaldo un grand galet. Dans l'effort, Leo c'est un peu Roger, Cristiano c'est un peu Rafa.


Messi ou Ronaldo, alors t'es Ronaldo ou Messi?

Dans l'effort, Leo c'est un peu Roger; Cristiano c'est un peu Rafa.  L'un est populaire, l'autre beaucoup moins.  Dans l’apparence aussi: l'un est tatoué, l'autre non. Dans un monde du m'as-tu-vu où les bras sont couverts d'encre avant que l'encre ne remplisse les papiers people, le torse est quadrillé comme un terrain de foot est ligné, c’est le nom de papa-maman sur l'avant-bras; la date de naissance du fiston dans le dos; la vierge gravée sur l'épaule. Le choix de l’un est pourtant simple: un homme tatoué ne peut plus donner de son sang. S’interdire de tatouage, c’est conserver le droit de donner de son sang, pour donner aux autres, ceux dans le besoin.

L'un donne son temps, son argent et son sang.  L'autre est devenu bad-boy, évasion fiscale et Panama Papers.


Celui qui donne son sang le fait aussi avec son fric (80,000 euros pour un enfant handicapé, 165,000 pour un hôpital) - il est même le plus généreux des athlètes, tous sports confondus. Il passe cependant pour un chenapan, coupable de n'être que le second d'un homonyme (Ronaldo le Brésilien, le vrai), alors que sa maman l'a nommé ainsi en l'honneur de Ronald Reagan, un homme bien qu’elle appréciait tant. L'homonyme de Ronald, il est coupable de promouvoir sa marque de slips en s’exhibant monumental, sa fresque fait 22 mètres en plein Madrid.

L'autre est devenu bad-boy presque malgré lui, au gré des tatouages qui s’amoncellent sur son corps. Lui c'est l'évasion fiscale, les Panama Papers, on rend visite à un dictateur au Gabon, Ali Bongo est tout fou – officiellement c’est pour le foot, a priori c'est pour la bonne cause, officieusement c'est pour le fric.

L’un se développe à coups de 1,000 abdos par jour; l’autre a grandi aux hormones de croissance.  L’un tire au cul sur un terrain mais remercie ses potes à chaque but. L’autre cravache 90 minutes durant, et s'en va célébrer seul au point de corner.

Il y a donc la brute et le bon. Mais attention, les deux ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

L'un va serrer la main des dictateurs, tatouages à l'air...

...l'autre, imberbe de tout poil et de tatouage, abdos en l'air.

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