Loin des yeux, proche du coeur

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Ce n’est qu’un voyage de deux jours.

Mais déjà, la séparation rudoie.

04:30, réveil.

Douche.

Premiers alanguissements.

On s’habille, déo, les dents, coups de peigne et puis coup de blues: un bec à sa chère et tendre qui dort toujours, avant de passer, l’œil humide — est-ce toujours la douche? — devant ces portes qui séparent de sa progéniture, salut les enfants, bonne journée, papa ne sera pas là ce soir, avec maman vous me manquez déjà.

Aujourd’hui, je ne verrai pas ma famille.

Pour certains une routine, la formalité.

Pour moi une torture, la déchirure.

Non pas que je n’aime pas la solitude, justement. J’adore être seul, vaquer à quoi bon me semble, sans ne rien devoir à qui que ce fût, boire ma bière en observant les passants, m’égarer et divaguer dans les songes de l’illusion.

Mais la famille, ça vaut tout l’or du monde, le temps c’est de l’argent, en leur compagnie c’est du bonheur, donc au-delà de tout, surtout du pognon qui est sans odeur.

Je continue mon chemin.

Et mon séjour professionnel se passe, tout bonnement. Presque naturellement.

Et puis vient l’heure de rentrer, chaque petite chose qui rappelle à sa famille embellit, les cadeaux qu’on a ramenés nous rapprochent encore un peu des sourires qu’on attend tant.

Surtout, on n’oublie pas son épouse, sa femme, car avant les enfants il y avait elle, toujours ce sera elle, du fond du coeur, elle est la raison de notre être, des êtres que désormais nous enfantons.

Au portique, EasyJet annonce un vol overbooké, 500 Euros de dédommagement et une nuit d’hôtel offerte à tout volontaire. Célibataire on aurait sauté sur l’occasion, ici l’occasion n’est pas de bon aloi, l’argent n’aura jamais l’odeur enivrant de celui de sa famille.

Gate 570, on croise tant des familles, papas lassés, mamans fatiguées, nous on se réjouit du sourire des siens, qui gentiment peut-être se réveillent d’une sieste.

On croise les doigts, non pas que le vol se passe sans embûche ni soubresaut ni perturbations, on prie pour qu’il soit à l’heure.

Car les enfants n’attendront pas avant de retourner au lit.

Moi je ne supporterais pas une deuxième nuit sans lire d’histoire.

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