Citius, Altius, Nati
Il faut toujours plus.
Au boulot, le boss en veut plus, avec moins. L’actionnaire en veut plus, un meilleur dividende; le capitaliste en veut plus, l’augmentation du PIB; le spéculateur en veut davantage, pourvu qu’il grimpe, ce SMI. En politique l’UDC veut plus de contrôle au frontières, le PLR plus de concurrence; même les Verts, récents vainqueurs des élections, veulent encore plus, ce siège au Conseil Fédéral.
Et si on fêtait chaque qualification comme un miracle, ou plus simplement, comme il se doit?
En bons Suisses, nous autres supporters de l’équipe nationale, n’y échappons guère. Bien que qualifiée à quasiment toutes les grandes compétitions depuis bientôt 20 ans, il en faut toujours plus. Un match nul en Coupe du Monde face au Brésil (1-1), c’est bien, ‘oui mais’, tarter les Belges (5-2) super, ‘oui mais il faudra confirmer’. Perdre en huitièmes de finale face à la Suède c’est scandaleux, on remet tout en cause, ‘et il n’y a pas de mais’.
La Suisse reste un petit pays du football – ne sommes-nous pas 20e au coefficient UEFA? Et si on fêtait chaque qualification comme un miracle, ou plus simplement, comme il se doit? Devenu le crédo olympique, Pierre de Coubertin dixit, Citius, Altius, Fortius (plus vite, plus fort, plus haut). Mais au fond, l’essentiel n’est-il pas de participer? Merci la Nati.