Au Montreux Jazz, tout le monde il est beau


Au Montreux Jazz Festival, l'entrée est libre mais une vérité s'impose, cruelle: seuls les beaux sont admis.

La ségrégation est naturelle, bien sûr.  Mais sur les quais montreusiens, il n'y a de place que pour les divas soyeuses, les bobos en goguette qui déambulent fièrement, la tête haute, le regard fier, la pensée philosophique.

Montreux, c'est la mode du m'as-tu vu.  Les riches s'exhibent montre au poignet, Hublot s'il le faut, le petit sac Vuitton en bandoulière.

Les nantis sont de sortie. Comme si la chance ne souriait qu'aux riches, non plus aux audacieux. Le public est celui qui arrive à tout, non pas celui à qui tout arrive. Les hommes riches y promènent leur femme jeune, les bijoux qui scintillent; ultime exutoire à la mode.

Le jazz dans tout ça?  La musique qu'on y écoute, sélecte ou pas qu'importe, ça saoule.  Et l'ivresse reste contrôlée, glamour, goûtue, un parterre de fêtards livides, robes courtes, théories longues.  

A Montreux, on sirote du champagne, vue sur le lac.  Parce que ça sonne bien. Surtout le lundi au bureau, devant les collègues pauvres, eux qui se sont occupés, honteux, des enfants.

Vice et luxure!
Vive Montreux!

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