Du retard dans sa lecture
De la lecture en retard, ça s'accumule. Ca s'entasse. Tous les jours y'a regain, l'amoncellement d'affaires à scruter, de combines à lire, d'articles à fouiller, la quête de la bonne pioche littéraire.
Mais que vaut une bonne lecture? Moins que rien, si l'esprit n'y trouve pas compte, racontait, jadis, Friederich Dürrenmatt. Je lis donc je suis, aurait pu s'essayer le bon Descartes. On peut lire de tout mais pas n'importe quoi, aurait pu hurler, taquin, Pierre Desproges.
A force de ne rien vouloir rater, on s'expose à l'égarement. Dans le monde des affaires, le business, on dit qu'on micro-manage. On veut tout contrôler, ne rien manquer. Et à force, l'inverse se produit, logique contrepèterie de la volonté du tout contrôlé.
J'ai du retard dans ma lecture. Mais je m'y attèle. Mon quotidien attendra, François Weyergans aussi, en attendant que je m'attaque à Chessex ou à Jean d'Ormesson. La patience a ses vertus, dit-on.