L'art de l'acquiescement
Acquiescer. L'art de (se) dire oui. Acquiescer. Dans une classe, c'est une forme supérieure de politesse. Un professeur qui regarde ses pupilles droit dans les yeux, grandes théories, charabia incompréhensible, même si l'on ne pige rien, on acquiesce, par un hochement de tête.
Pendant le cours bien souvent, les élèves dorment, patinent dans la semoule de l'incompris, grimacent sévère; au moment où les regards se croisent dans l'auditoire, entre un Professeur et son élève, changement d'attitude: on acquiesce, toujours par ce hochement de tête bienséant.
Acquiescer. La meilleure manière d'avoir la paix. L'enseignant qui voit un élève acquiescer docilement, c'est prometteur, rassurant. Un élève qui semble douter des explications données, circonspect, on l'interroge, on le questionne, on le cuisine, il se met mal à l'aise tout seul, charcuté et défié.
Acquiescer. La solution win-win par excellence, autant pour l'élève que pour le Professeur.
Et puis le moment de quitter la salle de cours. Fini l'acquiescement. Las, on tergiverse, au fond, on n'a rien compris. Tant pis, on a acquiescé. Et on nous a foutu la paix.