San Francisco l'excitée.
San Francisco renvoie à ses illustres clichés. Le Golden Gate Bridge. Les Cable Cars. La prison d'Alcatraz. La ville bosselée et ses rues tortueuses, Lombard Street en tête de pont.
Les routes de San Francisco ziguent là où la majorité de routes californiennes zaguent. Petite ville par la taille -- seulement 812,000 habitants --, immense par sa densité. Les rues sont bondées, surchargées. Pendulaires, touristes et curieux y déambulent: San Francisco la libertine, elle qui regroupe la plus grande communauté gay du monde; San Francisco la riche, elle qui recense le plus de milliardaires au monde après New York, Londres et Moscou; San Francisco l'apatride, une foultitude de homeless y déambulent, ses sans-abris fouillant les poubelles sans discontinuer, à la quête du moindre surplus de ripaille, même dans une ville où les obèses n'existent pas, peu ou prou, adieu les préjuges, pour voir un rondouillard il faudra repasser, au mieux à Las Vegas, au pire en Suisse, à Lausanne pour commencer.
Les communautés étrangères
Et après les sans-abris, les expatriés. La plus grosse communauté chinoise du monde hors de Chine s'entend à SF, ville cosmopolite. Là s'y adjoint le quartier russe, l'italien tout à fait, le reflet d'une ville qui accueillait, au XIXe siècle, ses afflux d'européens improvisés chercheurs d'or. Arrivés en 1849, les 49ers qu'on les appelait, le nom éponyme ainsi offert à l'équipe de NFL du coin. Go West disait encore l'adage, ruons-nous vers l'or, suivez le guide chantait l'autre, Lewis et Clark en tête de pan (non pas Lois ni Clark), le commandant John Powell qui vend du rêve à des milliers d'illettrés en quête d'or.
Après le splendide port du Fisherman's Wharf, inutile de clore le tour de ville sans se rappeler que Marilyne Monroe s'est mariée ici au joueur de baseball Joe Di Maggio, que le Golden Gate Park est 20% plus grand que le mythique Central Park de New York, que la ville est régulièrement menacée par des tremblements de terre, dont celui de 1989, celui qui amena au Pier 39 une ribambelle d'otaries, elles qui désormais habitent célèbrement le quartier.
Le temps d'une nuit, Bush Street devient Obama Street
L'anecdote croustillante ensuite: l'une des artères principales de la ville se nomme Bush Street. Le lendemain de l'investiture de Barack Obama, qui succéda au moyen George W. Bush, un groupuscule de plaisantins s'est amusé à démâter chaque panneau Bush Street (et il y'en a une quantité on vous l'assure, car la rue est longue), et à le remplacer par un Obama Street.
Oui, San Francisco est bien excitée.