Mon Piet
Mondrian, le tableau.
Tout le monde l'a déjà vu.
Mais personne ne le reconnait plus vraiment.
Piet qui? Mondrian quoi? Le color block. Les lignes droites. Et les carrés. Et les rectangles. Et le quadrillage parfait. Des obliques simples sur un fond d'inanités, à la manière d'un puzzle 1000 pièces ringard.
Le Mondrian. Ses rouges. Son jaune. Le blanc. Et le tissage noir qui nimbe les couleurs, exquises.
Une œuvre d'art est ainsi faite qu'elle permet les interprétations les plus folles. Le rouge de Mondrian, lubrique? Le jaune de Piet, cocu? Le noir, bouche-trou?
Et l'architecte contemporain d'une salle de sport, cet artiste moderne du 21e siècle, a-t-il voulu représenter son Piet intérieur, à-même le sol d'une salle sportive téméraire? Est-ce là la posture des cycles sportifs? Le rectangle du court de tennis; l'arquebouté de la zone de handball; la raquette cylindrique du terrain de basket; la parabole parfaite des seize mètres, telle une obole de Beckham et sa raie de chevelure parfaite?
Le monde sportif est celui qu'on adore voir improviser, mais qu'on délimite par des lignes strictes et réglementée, même dans une salle de sport d'arrière-pays.
Et si les architectes sportifs n'étaient que les copieurs des reproductions mondaines?
Ou est-ce plutôt du Mondrian?
Mon pote, mon Piet, qu’importe, finalement.
C'est de l'art, on interprète indifféremment.
Piet Mondrian, le vrai
Piet Mondrian, version salle de sport