La vague humaine
C’est une déferlante.
Une vague humaine d’habitations en quinconce qui se superposent parmi. Un amoncellement de vies communes, les quidams d’une banlieue de Mexico City.
Un quartier parmi tant d’autres. Un quartier aussi riche de monde que de pauvres de ce monde.
Mexico City, 20 millions d’habitants. 10,000 personnes au km2 en son antre.
Vue du ciel, la photo a beau être figée en un instant d’inanité, la ville semble mouvante, sable sans fin, vacuité du mouvement ; en point de mire rien, sinon tout.
Gare aux vertiges.
Le fin-fond du monde y ressemblerait presque, à cette photographie de Pablo Lopez Muz, un tsunami de béton qui ne s’arrête jamais et ce, jusqu’aux tréfonds de l’humanité.
Dans un élan de insanité, on s’y engouffrerait presque, dans cette fosse sans fin. Que les vertigineux se rabibochent, que les claustrophobes soient éhontés devant tant de faiblesse puérile.
Le monde n’est pas plat, on le sait depuis Galilée.
Mais à cette époque, qui l’eut cru, que les mondes pourraient à ce point être ondulés de vie.