NFL: les oubliés de l'Europe. Quand les Ducs poursuivent le sport-roi

Peyton Manning, Adrian Peterson ou JJ Watt.  Pour le quidam européen, des noms qui sonnent creux, qui sombrent dans l’anonymat le plus complet.  Aux Etats-Unis pourtant, ces sportifs sont de véritables icônes aux adulations princières, promus aux rangs oniriques de demi-dieux.  Ces joueurs de NFL (National Football League ou football américain) ont atteint le paroxysme de la reconnaissance sportive outre-atlantique.

En Suisse pourtant, leur sport n’attire que l’indifférence, voire le désintéressement total.

A Xavier Vallotton, Président et joueur du club de Football américain des Ducs d’Yverdon de confirmer un silence sportif convulsif: "Le football américain est mal médiatisé en Suisse mais également en Europe.  Les gens se font des à priori terribles sur ce sport, il n’y voient que de la violence, des gros bras et des matchs hachés et lents. Ce qui est évidemment faux et mal interprété."  Certes physique, le foot US n’en demeure pas moins une discipline où la polyvalence fait état de droit, et ce, quelles que soient ses acuités physiques.  "Tout le monde peut jouer au foot US, chaque poste requiert des aptitudes bien distinctes.  Un bon gabarit est un atout à certains postes, mais à d’autres, c’est un handicap.  Il y’a de une place pour tout le monde, quel que soit le physique." ajoute Xavier Vallotton, en briseur de clichés. 

Les footballeurs US de l’ovalie sont-ils condamnés à vivre à l’ombre de leurs homologues du ballon rond?  "Pas nécessairement, mais presque." rajoute Xavier Vallotton.  "Depuis 2004, on sent un certain regain d’intérêt.  Mais il ne faut pas se faire d’illusions, ça reste compliqué d’enrôler de nouveaux joueurs.»  

Mieux faire connaître le sport est une des délicates tâches à laquelle le comité du club yverdonnois s’atèle, tant bien que mal : "Nous avons convoqué des professeurs de sports à nos entraînements, dans le but de leur faire découvrir notre discipline. Le but étant de rompre avec les clichés, et de transmettre une vraie et bonne image de notre sport.  Malheureusement, notre appel n’a jamais vraiment été entendu.  C’est regrettable, car les à priori sont trompeurs."  

La finale du championnat NFL, le Superbowl, peut aussi s’avérer un déclencheur de convictions, puisque "quelques joueurs" viennent s’entraîner chaque année après la fameuse finale – par ailleurs suivie par près de 170 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis.  

Loin de ce gigantisme ahurissant, et en attendant le prochain Superbowl, les Ducs d’Yverdon poursuivent cahin-caha leur chemin d’isolation, toujours en recherche de nouveaux joueurs, mais surtout, en quête d'une quelconque reconnaissance.

Peyton Manning, le meilleur de tous les temps?  En Suisse, il ne sera jamais reconnu.

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