Nous, les grecques vaudois

En 1e ligue promotion, Yverdon-Sport se bat pour son maintien. Le FC Baulmes, de son côté, est déjà condamné à la culbute en 2e ligue.

Et avec eux la déliquescence du football nord-vaudois, incontestablement le parent pauvre du football romand.

Avec l'hiver rigoureux qui se prolonge, une autre tendance se dégage à son tour: les infrastructures du Nord-vaudois ne sont guère plus convaincantes que les performances sportives.

Alors qu'en région lausannoise ils pullulent, pas un terrain synthétique ne se dessine dans le grand nord. Même pas un projet quelconque. Yverdon-les-Bains, quelque 30,000 habitants, pas une pelouse artificielle ne vient au secours des footballeurs démunis face aux intempéries. Et puis la périphérie yverdonnoise, une ribambelle de villages avec des dizaines de clubs qui naviguent entre la 2e et la 5e ligue, pas l'ombre d'une esquisse de projet non plus.

A Payerne, 310.-- la location

Même le FC Payerne y est allé du sien, de terrain artificiel.

Le pire dans tout ça: les club nord-vaudois s'y déplacent en masse, louent le terrain à des heures impossibles -- le samedi matin à 09:00, voire le lundi soir à 21:00 --, moyennant une location modique de... 310.-- par match. Trop cher? Absolument pas, la loi de l'offre et de la demande opère dans le football régional comme partout ailleurs.

Et pendant ce temps-là, les équipes lausannoises -- le FC Prilly par exemple, qui n'a pas moins de... deux terrains synthétiques à disposition -- se préparent tranquillement, touchent le ballon sur des pelouses propres, bien loin des tergiversations liées à la neige.

Dans un passé plus ou moins proche, le FC Baulmes et Yverdon-Sport se battaient en Challenge League.

Aujourd'hui, la région souffrote sportivement.

Structurellement, la région péclote.

Finalement, ces deux clubs ne sont-il pas simplement le reflet du football nord-vaudois? Des grecques aux poches vides qui dégringolent gentiment?

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