Pater noster

Soudain le temps s'arrête. Plus rien ne compte. Le temps n'est plus que deux aiguilles sur un cadran, on n'est alors aiguillé par plus rien, hormis l'instinct.

C'est dimanche, les routes sont désertes. Mais on le constate à peine. Car en ligne de mire apparaît un trait de vie, si minuscule soit-il.

Le lendemain, sur les mêmes routes, ça fourmille désormais. Alors on râle, parce qu'on a envie d'y être. Pas forcément loin de la circulation, mais près du nouveau. Près de son soi. Et de sa propre moitié.

Arrivé sur place, on arpente les couloirs. On frôle les murs la tête haute, dans les étoiles, loin de tout mais proche du sien; les soucis de côté, plus rien ne compte: boulot, factures, tracasseries, on s'en tape.

On frôle les murs la tête haute, dans les étoiles, loin de tout mais proche du sien.


Vive la vie. Vive les siens.

On pense alors à son prochain, celui qui n'attend plus si loin. On pense aux siens, ceux qui ne sont pas si loin et qu'on a envie d'avoir près de soi, dans ses bras, l'épaule qui essuie les larmes magnifiques (de joie).

Stromae l'a dit: « Tout le monde sait comment on fait les bébés; personne ne sait comment on fait des papas ».

Alors on improvisera.

On inventera.

Et on s'en sortira.

Pour s'y préparer, on peut avoir posément lu tous les bouquins. On peut avoir sagement entendu les autres - à défaut de les avoir écouté.

Mais on n'y est jamais réellement préparé.

Devenir parents.

Devenir papa.

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