Promis, c'était mieux avant

Oui, promis juré, avant c'était mieux.

Dans le monde du foot c'est certain, parole d'un vieux, celui qui a déjà tout vu et tout vécu.

D'ailleurs, le vieux, il nous la balance à toutes les sauces, à nous les jeunes. Il y va dard-dard: "Avant, c'était les jeunes qui portaient le matériel à l'entraînement; on nettoyait même les godasses des anciens. Aujourd'hui, vous les jeunes ne portez plus que vos egos surdimensionnés".

Alors ça déballe. Et l'éternel choc des générations.

"Avant, on ne partait jamais en vacances pendant le championnat ‐ plutôt mourir", ainsi s'exprimait le vieux, désormais père de deux gosses. 

"Quoi? Rater un weekend avec les potes, même en plein championnat ‐ non merci, plutôt crever", ainsi rétorque le jeune de la génération Easyjet.

Alors ça déballe. Et l'éternel choc des générations.

 

Avant, lorsqu'on recevait un nouveau survêtement du club, on l'arborait fièrement en ville comme aux cours professionnels, voire même aux examens du CFC. Aujourd'hui on le cache s'il n'est pas suffisamment moulant, on ne le met même pas pour dormir, encore moins à l'Université en Sciences Po, on changerait même de club pour arborer des couleurs qui conviennent mieux à notre teint de peau.

Avant, on se battait becs et ongles, quitte à y laisser une dent, et se faire mettre un pont chez le dentiste juste derrière. Aujourd'hui, à même le terrain, on préfère frimer en mettant un petit pont, même si on perd le ballon juste derrière.

Avant, on connaissait les classements sur le bout des doigts. A la fin du match, c'était buvette jusqu'à point d'heure, on refaisait le match, "ahh, si cette frappe était cadrée c'était goal mon gars, j'te jure!

On ne refait plus le match perdu, mais on prépare sa tactique gagnante


Aujourd'hui, avant d'arriver au match on ne connaît pas le nom de l'adversaire, encore moins sa disposition tactique, à peine le match terminé qu'on est déjà dans la bagnole à pianoter du bout des doigts sur son smartphone, histoire de connaître l'horaire du train pour Lausanne. On ne refait pas le match perdu, mais on prépare sa tactique gagnante: "ce soir je la chope cette meuf, mec, je te jure couz'"

Donc, c'était mieux avant.

"Eh Couz'", "vas-y mec" versus "oh mon gars"


C'est marrant, les anciens disaient déjà ça aux nouveaux vieux qui étaient alors jeunes, mais qui sont désormais les anciens, qui eux‐mêmes se plaignent des nouveaux jeunes.

Alors finalement, c'est quand que c'était vraiment mieux?


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