Le vacarme
On peut être assis sur un banc à contempler le lac, que toujours ils feront sursauter les badauds.
On peut être assis sur une terrasse à boire un verre, que toujours ils viendront couper une conversation.
On peut être plongé dans son livre, que toujours ils viendront déranger l’imagination qui travaille.
Les moteurs.
Et le vacarme qui les accompagne. Ceux des voitures, motos, scooters.
Il faut un Sonotone pour percevoir le bruit d’une Lexus, alors qu’avec une VW on se demande s’il tonne.
Robert Plant, leader de Led Zeppelin : "Si c’est trop fort, c’est que tu es trop vieux". Pour la musique, on s’entend. Mais les bruits des moteurs…
Pourquoi une Hyundai hybride peut-elle effleurer un passant sans que quiconque ne s'en aperçoive, alors que cent mètres derrière une Harley Davidson réveillerait un mort? Il faut un Sonotone pour percevoir le bruit d’une Lexus, alors qu’avec une VW on se demande s’il tonne.
Ah, le bruit des moteurs. Un sujet clanique.
Les tuneurs, ceux qui doivent promener leur engin comme d’autre promènent leur chien
Certains l'adorent – les motards et les tuneurs, ceux qui doivent promener leur engin comme d’autre promènent leur chien –, d’autres l’abhorrent – les écolos qui veulent se rendre de A à B, à moindre coût et sans l’à-coup d’une transmission manuelle.
À partir de 22:00, les bruits sont répréhensibles, voire punis. Une terrasse de bar du centre-ville, les clients enivrés qui parlent trop fort – elle ferme.
À partir de 22:00, une moto pétaradante vient brouiller le dialogue de Mimie Mathy dans Joséphine Ange Gardien – on tolère.
Même lorsque les décibels dépassent ceux d’une boîte de nuit.
Le bruit de certains moteurs brise non seulement le silence, mais aussi la tranquillité, parfois même le brouhaha.
Et s’il était temps de briser un tabou?