Likerberg

Tous les regards sont sur lui.

Les objectifs, braqués.

Les regards, omniscients.

Après les regards et les jugements silencieux, bientôt l’homme sera pointé du doigt.

Fini le pouce en l’air, au diable le Like. Ce pouce qui pourtant, rendit si célèbre.

Désormais ce sera le doigt accusateur, tst tst tst, la bouche en cœur non, la lèvre qui pince seulement.

Bientôt, de la sacro-sainte célébrité à la pernicieuse sentence.

Le pouce virtuel, contre le haut c'est thumbs up; soudain il redescend, pointe vers le bas, la mise à mort par Jules César.
 

On y partage tout: plans foireux, plans culs, faux-plans, fausses bonnes idées, faux dans les titres, on fait du vrai avec du faux, on fausse son CV.


Sur la photo du Congrès, édifiante, tout le monde commente, même muettement. 

Le photographe le photographie, subreptice. 

Le curieux le mitraille, impatient. 

Le scribe le scrute, curieux.

L’homme est là, assis taciturne, un calepin entre les mains, un porte-document, pas de cale-porte pour protéger les débats, rien pour crypter ses gribouillages; quelle hérésie pour le maître des données digitales.

Il est le roi du regroupement en ligne. Il créa alors un monstre. Une machine de guerre. L’objet des convoitises: les données. 

Il créa Facebook.

C’était jadis et depuis, tout le monde s’en est acoquiné. Le badaud y partage tout, surtout ce qu’il ne faut pas: plans foireux, plans culs, faux-plans, fausses bonnes idées, faux dans les titres, on fait du vrai avec du faux, on fausse son CV, on Photoshop son cliché, on fait vraiment dans le faux, histoire de paraître vrai.

Ceux qui ont tout partagé, sans lire les notices en petits caractères, WhatsApp, Facebook, Instagram n’y ont vu que les gros titres des Like.

Marc Zuckerberg créa Facebook.

Il permit au quidam de retrouver amis d’enfance, petits copains égarés loin des yeux loin du cœur, ceux dont on était séparé par la distance, désormais on était lié par le Like de Facebook.

Mark fut donc adoré.

Il a depuis abusé des données, son business model au diable, en même temps que nos données dans l’enfer de Cambridge Analytica.

Et voilà Zuckerberg détesté.

Est-ce bien raisonnable?


 

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