Bas les masques, oh ces yeux
L’objet sert à protéger. À se protéger.
Au-delà d’un virus malingre, désormais, derrière ce foutu masque, on peut se cacher soi-même: ses fausses joies, les faux-sourires, les faux-plis du double menton, seul le faux-cul peut encore doubler son monde, il peut même discrètement en sourire.
Les masque sait cacher ses fausses joies, les faux-sourires, les faux-plis du double menton, seul le faux-cul peut encore doubler son monde, il peut même discrètement en sourire
Oui le masque, coupe-gorge à émotion, coupe tout, coupe-faim dans le va-et-vient des poussées sanitaires, adieu la bouche, celle qui de visu, jadis pré-COVID, ne pouvait rien cacher.
Mais les yeux.
Irréprochables beautés. Évidemment.
Le Covid-19 et son masque, a fermé les caquets.
Mais il a ouvert le regard sur cette beauté que sont les yeux.
Ah, les yeux.
Bonjour à vous, nobles délices, forme de noisettes, bleu, brun, vert, ces beautés uniques qui nous définissent, authentiques, notoirement magnifiques.
Un nez peut être laid, trop long, trop pointu, biscornu.
Une bouche peut être édentée, plissée, craquée, bec de lièvre.
Les oreilles peuvent être moches, forme de choux et loin de tout.
Le cheveu peut être gras, coupe au bol, teinture ratée.
Mais les yeux.
“La courbe des yeux fait le tour de mon cœur”, disait Paul Eluard; et Yves Duteil: "Et c'est parfois dans un regard que sont cachés les mots qu'on n'a jamais su dire."
Les sourires se cachent sous les masques, ce sont désormais les yeux qu’on épie.