Au feu
Oui, je surplombe carrément. Dès qu'on m'observe – bien souvent avec impatience – très vite l’œil se détourne de moi. On me jette alors des regards, souvent impatients, rarement attendris. Malgré tout, je veille au grain.
Blackened
On aimait toutes les couleurs, pourvu que ce soit du noir. On écoutait tous les genrs musicaux, pourvu qu'ils soient sombres. Journal de bord, d'un musicien aux idées glauques.
Le bal des diplomates
C'est le bal des voitures diplomatiques.
A l'entrée du parking, la pluie est féroce, bat à intervalles régulières. L'éclairage urbain est feutré, sombre. La rue l'est au moins autant, les perles d'eau qui rebondissent pêle-mêle sur un asphalte rabiboché. Le point de fuite qui mène à l'entrée du bâtiment semble lointain. Un attroupement s'y recense, lieu de connivences, point de mire entre gentlemen's à l'agreement préfabriqué.
Les joies du voyage
Extrait d'un journal de bord. Celui d'un grognon patenté. Il faut bien tuer le temps. J'adore voyager, mais je hais les aéroports. La devise y est éternelle: courir pour attendre, et puis attendre, avant de recourir. Attendre au contrôle de sécurité, courir vers son portillon de départ. Éternels donc, ces mouvements pendulaires, rituels et inamovibles, pour notre sécurité, ânnone cette voix toujours féminine dans un haut-parleur communément masculin.