Le salon des pensées
Un thé. Une musique. Du silence. La flambée des bougies. L'odeur boisée, immatérielle, d'un bon livre. Le scintillement de la cheminée qui craquelle l'atmosphère.
Nous, les grecques vaudois
En 1e ligue promotion, Yverdon-Sport se bat pour son maintien. Le FC Baulmes, de son côté, est déjà condamné à la culbute en 2e ligue. Et avec eux la déliquescence du football nord-vaudois, incontestablement le parent pauvre du football romand.
La vie vue du ciel
La vue depuis l’habitacle du Boeing 747 était féerique. La quintessence du rêve absolu. Les côtes mexicaines approchaient enfin, clinquantes, un bleu azur idyllique comme parfaite connivence du miasme terrestre.
Au Temps des sports
Je m'en souviens parfaitement, c'était le lundi 8 juin 2009. Un lendemain de gloire. Mes rêves – comme ceux de millions de Suisses – s'étaient cristallisés définitivement. Roger Federer venait de remporter son pensum, Roland-Garros était sien, ses larmes vindicatives remplissait l'orgueil de l'Helvétie entière. Et avec elles le sentiment du devoir accompli: désormais, notre Federer serait bien considéré comme le meilleur de tous les temps.
Le bal des diplomates
C'est le bal des voitures diplomatiques.
A l'entrée du parking, la pluie est féroce, bat à intervalles régulières. L'éclairage urbain est feutré, sombre. La rue l'est au moins autant, les perles d'eau qui rebondissent pêle-mêle sur un asphalte rabiboché. Le point de fuite qui mène à l'entrée du bâtiment semble lointain. Un attroupement s'y recense, lieu de connivences, point de mire entre gentlemen's à l'agreement préfabriqué.
Horreur, malheur (réseaux sociaux)
Epicure est mort. Vive la luxure
Le moment où l'assiette fait son entrée triomphante, le monde s'arrête de tourner, les conversations s'interrompent, les yeux se rivent sur l'assiette, il flotte comme une odeur de crainte, la peur de ne pas apprécier l'offrande, le cuisinier a-t-il seulement bien travaillé?
San Francisco l'excitée.
San Francisco renvoie à ses illustres clichés. Le Golden Gate Bridge. Les Cable Cars. La prison d'Alcatraz. La ville bosselée et ses rues tortueuses, Lombard Street en tête de pont.
A la San Iker, Casillas tombe
Iker Casillas. Capitaine idole, vainqueur de tout, parti de rien. On vous surnomme San Iker, votre aura renvoie aux croyances idylles: vous, bel homme adoré par l'idéal féminin (Sara Carbonero, entres autres), vous voilà communément beau, riche et intelligent dans votre quotidien polisse, des vertus que nous, modestes communs, n’atteignons qu'en soirées arrosées. Vous faites des tours de piste après un titre en ânonnant We Are The Champions, nous-mêmes ne chantons que quelques titres au karaoké après des soirées de piste, éventuellement I’m A Loser Baby.
Las Vegas, sa luxure. Et ses alentours
De San Diego jusqu'à Las Vegas, pas mal de bornes, disons 500, soit six heures de route à travers le désert du Mojave, son aridité et son paysage platement accoutumant.
Vince Reynolds, le basket avant tout et pour tout
Devant 18 000 spectateurs dans les confins d’un campus universitaire floridien, il affrontait Michael Jordan. Quelques mois plus tard, dans l’antre mythique du Madison Square Garden de New York, les Cleveland Cavaliers l’élisaient en 116e position de la draft NBA de 1982. Portrait de Vince Reynolds, l'un des meilleurs basketteurs suisses de l'histoire.
Les plaisirs du partage
Le vin était délicieusement sélect. On s'en délectait les papilles goulûment, vapeurs ivres, brûlures tanniques, bouteilles aux biseaux voluptés, carrément avenantes, on ne le buvait pas seul, ce vin, on le consommait à la commissure des lèvres d'autrui.
L'art de l'acquiescement
Acquiescer. L'art de (se) dire oui. Acquiescer. Dans une classe, c'est une forme supérieure de politesse. Un professeur qui regarde ses pupilles droit dans les yeux, grandes théories, charabia incompréhensible, même si l'on ne pige rien, on acquiesce, par un hochement de tête.
Les aléas du classement
D’un côté, le classement, le vrai. Celui qui se calcule aux points. A coups de poings virtuels, il faut battre l’adversaire, le vaincre absolument. Gagner le combat mental, pousser son vis-à-vis dans ses derniers retranchements. Le mettre à terre ou à mal avec cet objectif unique, sanguin: gagner, gagner, gagner. Triompher et ainsi ponctuer la soumission par un cri non pas de guerre, mais de victoire, le Hasta Siempre, par exemple.
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L'amertume de la défaite
La défaite. Deux syllabes pour une seule signification: l'échec. La défaite est un plat qui se mange froid, qui se digère mal; un mal qui triture le cœur, qui l'arrache de toute bienveillance et ce, à chaque répétition, un mal qui peut être d'une pédanterie atroce. La défaite est mal. La défaite blesse. Elle tue les espoirs enfouis, souvent dans une furie enluminée.
Les joies du voyage
Extrait d'un journal de bord. Celui d'un grognon patenté. Il faut bien tuer le temps. J'adore voyager, mais je hais les aéroports. La devise y est éternelle: courir pour attendre, et puis attendre, avant de recourir. Attendre au contrôle de sécurité, courir vers son portillon de départ. Éternels donc, ces mouvements pendulaires, rituels et inamovibles, pour notre sécurité, ânnone cette voix toujours féminine dans un haut-parleur communément masculin.
Adieu, mon assassine
On peut bien se lamenter sur son sort, claudiquer au plus profond de son inconscient, se morfondre dans la bassesse spirituelle, s'acharner sur les turpitudes néfastes qui parasitent son esprit, malsain s'il en est.